Préface
Nous avons pensé à toi maman Denise
A vous amis coureurs et vététistes pour votre soutien
Nous avons mouillé nos yeux à la source pour tante Suzette
Nous avons écrit sur le livre d’or un mot à Alain
Merci à Christiane pour son attente
Merci à la voiture d’assistance avec Aline et Jeanine
qui nous a conduits au Puy et rejoints à Lauzerte
Merci à nos familles pour leur accompagnement
Merci à toi Jean Claude, fidèle compagnon
Les étapes
Du 14 au 22 juillet 2006
Distance Dénivelé
1ère étape Le Puy en Velay ð Monistrol – d’Allier 30,4 Km 600 m
2ème étape Monistrol ð Aumont d’ Aubrac 57,4 Km 1350m
par Saugues et Saint Alban-sur-Limagnole
3ème étape Aumont d’Aubrac ð Espalion 65,9 Km 820m
par Nasbinals et Saint Chély d’Aubrac
4ème étape Espalion ð Conques 47,4 Km 950m
par Golinhac
5ème étape Conques ð Figeac 51,1 Km 1100m
par Livinhnac -le- Haut
6ème étape Figeac ð Laburgade 73,3 Km 855m
par Cajarc, Limogne et Varaire
7ème étape Laburgade ð Lauzerte 61,0 Km 695m
par Cahors et Lascabanes
8ème étape Lauzerte ð Valence d’Agen 46,3 Km 575m
par Moissac
9ème étape Valence d’Agen ð Tonneins 73 Km 00m
le long du canal latéral à la Garonne
Kilométrage total 580 km
Est-ce un jour bien choisi pour partir ?
Est-ce une heure raisonnable pour commencer un tel raid ?
Certainement pas le jour ; il était plutôt aux défilés ou aux bals de quartier.
Certainement pas l’heure ; les randonneurs partent à la fraîche
Nos jambes et nos esprits sont déjà sur le chemin. Voilà plus d’un mois que le projet chemine dans nos têtes : préparation physique un peu (pas assez aux dires de chacun), préparatifs : bagages légers (étapes longues ), nourriture adaptée, matériel de réparation etc…Rien ne doit être laissé au hasard.
Enfin les vélos quittent le hayon de la voiture. En pleine rue, les sacoches sont fixées sur le vélo, le sac à dos est rempli, pas trop diront les puristes. Voyons, n’oublions rien : gants, lunettes, bidons et eau, les papiers, la carte d’identité et la carte vitale.
30 km
C’est le deuxième jour.
Tout va bien. Les yeux embués par une nuit peu réparatrice.
Le campement levé, une nouvelle étape nous attend : 65 km 1350 mètres
Voici la tente Maréchal spécialement prévue pour protéger l’engin et l’homme. J’ai le matériel pour réparer ceci ou cela…. Et vous ? …Bonne route « ….nous considérant comme des illuminés de la route ou des néophytes en la matière.Il en aurait fallu beaucoup plus pour entamer notre capital confiance. Il a, cependant, mis quelques doutes dans nos esprits.
Le pont franchi sur l’Allier, le chemin s’élève déjà Les conseils sont répétés. L’étape sera longue. Elle servira de test. Il faut s’échauffer. « Mouline, mouline, Robert » lance J C « Il
ne faut pas s’épuiser à la première difficulté de la journée » Le petit pont et le village sont encore endormis au fond de la vallée bien que le soleil soit haut à cette heure..
Nhous dépassons un groupe de six jeunes qui avancent en chantant des cantiques.
Nous avons une des réponses à nos questions sur les pèlerins du chemin :
Qui étaient –ils ?
Que venaient-ils chercher sur le chemin ?
Et nous…
Stop, pied à terre, le chemin devient pierreux puis suivent une quinzaine de marches.
Les marcheurs partis de très bonne heure sont rejoints et dépassés. Un groupe de jeunes vététistes (quinze enfants et leurs deux moniteurs) en colonie de la région nantaise, conscients de la difficulté du chemin, semblent imaginer l’ampleur de la tâche qui nous attend
Au pied de la tour de la CLAUZE
Le calme est de courte durée, voilà nos jeunes criants, soufflants, épuisés mais bien vivants
qui investissent les lieux .
Deux pèlerins ne pouvaient pas faire changer les plans de l’étape du midi.
Le sommeil léger de JC est entrecoupé des rires et ébats des enfants que les deux moniteurs ont bien du mal à contenir. Ceux-ci s’aventurent même dans un cours d’histoire sur l’origine et le rôle des tours.
L’heure est encore chaude, nous devons partir si nous voulons respecter la feuille de route.
3 kilomètres
Installation du campement avant l’orage qui gronde, puis retour au village pour déguster un aligot saucisse bien local.
La deuxième nuit s’annonce bruyante. En effet la noce dans la salle des fêtes voisine se termine à l’aube par un départ en fanfare des convives.
Troisième jour
Nos vélos attirent toujours, ici un vieux pédaleur est heureux de discuter de ses exploits passés et de prendre des nouvelles de notre itinéraire.
Le programme de la journée : 3 étapes de marche avec un dénivelé de 820 m
« Journée test » lance JC. « Le troisième jour est le jour le plus difficile « lui rappelle RB
Comme chaque matin nous mettons rapidement pied à terre, nous poussons le vélo, notre visage ruisselle de sueur, le sac à dos colle nos habits sur le dos. Le chemin traverse, longe les pâturages. NASBINALS est dépassé. Nous suivons les drailles, chemins bordés de murets ou de clôtures, pour la transhumance des troupeaux sur le plateaux de l’Aubrac .
Les vaches de la race du même nom, au regard langoureux, sont plus occupées à brouter l’herbe qui jaunit, qu’à regarder les pèlerins passer. A l’une d’entre elles qui lève la tête, JC sous le charme, adresse un « tu sais t’as de beaux yeux » Elle semble apprécier le compliment bien plus que le taureau qui s’approche. Il y avait un brin de jalousie, je pense.
Ayant quitté le chemin pour la route, nous rencontrons un équipage fort sympathique à l’ombre.
Un âne bâté, une grand-mère et deux petites filles ont du s’éloigner du sentier car leur fidèle animal, d’un âge respectable (14 ans) refusait de passer à certains endroits.
Quel plaisir d’imaginer les souvenirs qu’il resterait à ces deux jeunes d’une telle aventure !
Car la mamy nous apprit que le papy avec trois garçons poursuivait le chemin jusqu’à un rendez- vous prochain.
Je me revois enfant. Je me souviens du plaisir qui était le mien lors de jeu de piste organisé en pension. Ce n’était pas le bonheur offert à ces enfants par des grands parents attentionnés. J’ose imaginer un tel voyage avec une grand mère maternelle ou un grand père paternel que j’aimais beaucoup.
Les fontaines différentes les unes des autres sont toutes fleuries. Notre provision d’eau est renouvelée à chacune d’elles.
« Entre Nasbinals et Aubrac le VTT est rendu pénible par le passage de clôtures , dit le guide ? Suivez plutôt la D
Comme tous les matins, réunion au sommet, guide en main, je propose à JC. le programme de la journée. Le directeur sportif propose à son poulain : première partie sur le chemin (nous verrons bien pour les clôtures) , deuxième partie par la route AUBRAC – ST CHELY
Le village d’Aubrac planté au milieu des pâturages est une oasis pour les marcheurs et les touristes en voitures ou en bus qui convergent, en cette fin d’après midi bien grise. L’arrêt est de courte durée, le temps est incertain, il faut repartir.
Malgré les ennuis techniques, la descente sur ESPALION est un vrai régal de vététiste. Un parcours technique que nous négocions sans poser le pied à terre ou presque. Bien que fatigués, nos montures et leurs cavaliers évitent pierres et racines, sautent et dévalent bosses et trous, virent et tournent à droite à gauche, les doigts rivés sur les freins. Le corps basculé en arrière nous dévalons un dénivelé important durant 30 minutes de plaisir.
Il nous reste quelques kilomètres le long du Lot. JC accepte non sans peine de s’accrocher à mon épaule ….son dérailleur, bien sûr, nous l’avions un peu oublié dans la descente.
Une piscine fermée, le camping, son aimable gérant nous attendent. Il est tard. Notre souci est la réparation du cycle à ESPALION. .. Demain lundi tout est fermé. Dilemme : réparer … ne pas attendre et tenir le contrat, finir à LECTOURE ou EAUZE dans le Gers.
Nous devons manger …notre « pain quotidien »
Soufflants, suants, il nous faut toute l’énergie pour franchir marches naturelles et lacets encaissés. Les marcheurs nous rattrapent pas peu fiers de leur exploit.
Un pèlerin, d’un genre particulier, tractant une valise munie de bras , équipée d’une roue, nous dépasse aussi .La montée du matin à pied dure plus de 2 heures , seulement 12km parcourus ; midi a déjà sonné depuis longtemps au clocher d’ESTAING,un des plus beaux villages de France .
Au bord du Lot, le pont romain, les maisons aux toits d’ardoise adossées à l’église et au château donnent à l’ensemble des allures de cartes postales.
Il est 13 heures passé, les troupes sont fatiguées. Il est vrai qu’un soleil plonge les gorges, peu profondes mais verdoyantes dans une léthargie pesante.
Après un repas rapidement avalé
Allongé Jean Claude s’est endormi.
La chaleur a cloué nos vélos aussi
Rien ne vient troubler la tranquillité
Seul un oiseau berce la sieste,
Plus bas un filet d’eau murmure
Des cris d’enfants sur l’autre rive
L’endroit est propice à la baignade et à l’abri de tout regard indiscret, car nous sommes
en tenue d’Adam .Quinze heures, le soleil est encore très très chaud. Heureusement la route de la vallée est ombragée. Nous n’avons plus d’eau, l’occasion rêvée pour questionner un paysan à la retraite. Il nous raconte le temps ou toutes les terres étaient cultivées. Il a même laissé sa vigne en friche et vit en ermite dans la maison familiale. Un jeune et grand éleveur de chèvres ou vaches, je ne sais plus, transforme le lait en fromage qu’il commercialise sur les marchés de la région. Il utilise les terres les moins pentues, les autres ont été reprises par la nature.
Nous arrivons à CONQUES, haut lieu et étape incontournable du chemin de St Jacques. Le camping près de la rivière est au pied de la ville historique.
JC accepte, même, pour la première fois les bienfaits d’un massage ! De quoi avait-il peur ???
Nous mangeons, comme chaque soir, au restaurant, seule entorse à notre raid en autonomie avec la boisson anisée que nous nous accordons. Ce soir, la situation est privilégiée. Nous sommes assis à quelques mètres du parvis de la cathédrale profitant du bout de l’oreille des explications très documentées d’un frère sur le tympan du portail d’entrée. Aussitôt qu’il a fini, nous entrons dans la basilique qui s’illumine et met en évidence chapiteaux et tribunes. Ce lieu de prières, où s’élève les sons d’un piano, d’un orgue et d’un violon, est propice au recueillement et à la méditation.
Mardi 18,
La stratégie de l’étape est décidée : deux étapes et demie de marche suivies d’une nuit en gîte. Encore un départ difficile, nous poussons, soulevons la machine, zigzaguons entre les rochers pour arriver à la chapelle de la sainte Agenaise : Ste FOY.
Nous avons sur CONQUES une vue splendide. Nous écrivons sur le livre d’or, quelques lignes en souvenir et en prière pour notre ami commun.
A toi cette pensée ami blessé
Qui volontiers aurait pédalé
Heureux en notre compagnie
Sur les chemins de St JACQUES
LIVIGNAC LE HAUT s’est endormi. Heureusement la boulangerie est encore ouverte. Les volets des maisons sont clos pour se protéger de la chaleur de midi. Au pied de l’église, je mijote à JC un bolino que nous dégustons avec plaisir. Nous allons avancer jusqu’au prochain village pour une sieste à l’ombre et près d’un robinet. L’église pourrait être un lieu frais, source d’inspirations pour votre serviteur.
« Tu te souviens, JC du jeune anglais équipé dernier cri que nous avons rencontré à l’entrée du camping de Figeac ? Nous aurions discuté au restaurant, volontiers avec lui, mais il connaissait peu de français et nous pas assez d’anglais. »
«Te souviens- tu du couple de Canadiens, vélos pliants dans les bagages pour du tourisme en vélo entre Lot et Dordogne un mois dans notre beau Sud Ouest puis PARIS. »
« Souviens toi, de ce jeune et grand Hollandais que tu as rassuré chez le cycliste peu aimable.
Il était heureux de nous montrer, cartes à l’appui, son itinéraire.
ANVERS – CHARTRES en voiture CHARTRES - LOURDES aller/retour en vélo de route bien sûr ». Les conseils de JC nous ont valu un au revoir chaleureux.
Les rencontres de cyclistes hors GR 65 nous ont permis, s’il en était encore besoin, de dire que le tourisme en vélo, était une réalité.
au bord de la fontaine asséchée, économie d’eau oblige. Tout roulait à merveille.
L’orage, que nous évitions depuis plusieurs jours, nous rattrape en cette fin d’après midi. A quelques centaines de mètres du village, nous sommes obligés de nous arrêter (tellement la pluie est forte et pour essayer de garder le plus d’affaires sèches ). Contre un de ces murets de pierres qui bordent tous les champs et chemins du Causses, nous nous blottissons, la cape tendue au dessus de nos têtes en abri de fortune ; recroquevillés comme Hansel et Gretel. Nous espérons une accalmie pour rejoindre le village de VARAIRE
L’eau ruisselle dans notre dos ; nos pieds commencent à être humides.
« Que faisons nous là, perdus dans la garrigue de chênes rabougris à attendre la fin d’un orage , trempés sans savoir si le gîte pourra nous héberger, alors qu’un lit confortable nous attend au bord de la Garonne
L’orage se calme nous finissons d’arriver au village : quelques maisons, une église, un gîte et une cabine téléphonique. (Le téléphone portable de JC avait pris l’eau au début de notre randonnée). La pluie a cessé et les villageois sont sur le pas de la porte pour commenter l’évènement. L’une nous propose une menthe à l’eau maison.
RECETTE : Faire macérer dans la quantité d’eau de son choix quelques feuilles de
Menthe. Servir frais.
Cette dame nous raconte quelques anecdotes du chemin qui passe devant sa porte. « J’ai vu passer, dit elle, quelques vélos comme vous, des marcheurs bien sûr, trois handicapés avec des accompagnateurs, parfois des gens avec un âne, une fois même, un chameau.
Son voisin nous propose de nous transporter jusqu’à LABURGADE tant il doit avoir pitié de ces pauvres mendiants ou « traîne chemin ». Nous refusons et décidons de relever le défi d’arriver au gîte pour le service du dîner. Grand plateau, petit pignon dans les descentes, l’inverse dans les montées, nous prenons des relais. Les quinze kilomètres sont parcourus à vive allure malgré la fatigue et le crachin qui n’a pas cessé de tomber.
Dans le village avec son enfilade de puits, nous cherchons l’indication du gîte.
Trois kilomètres après, l’aubergiste sert une soupe fumante à la tablée de marcheurs qui dévorent le délicieux potage pendant notre douche. C’est le luxe ce soir : pas de tente à monter, un bon lit, de quoi faire sécher nos affaires et un bon repas !
Nous sommes une quinzaine à apprécier le cassoulet maison, on pourrait en douter, car il est au menu de tous les jours de la semaine et six mois de l’année.
Le livre d’or peut en témoigner.
Nous sommes le 20 juillet, jour anniversaire de Jean Claude
Les derniers partis sont vite rejoints par nos destriers baptisés par JC « intrépide » et « téméraire ».
Les cavaliers calment le jeu. Très vite, les organismes soufflent et suent ; les machines souffrent et fument. L’homme seul est rejoint avant la belle descente caillouteuse avec CAHORS en toile de fond.
Un arrêt chez le cycliste s’impose avec le changement, par JC, du second dérailleur, mais pas une seule crevaison.
Surprenant ? Non !!!
Car nos engins ont été mis à rude épreuve.
Après quelques courses et un faux départ sur le GR 32, nous avons rendez vous avec le GR 65 au pont Valentré. Un escalier effraie nos compères. Ils contournent la difficulté par le sud.
La montée vers LABASTIDE MURAT devient un vrai calvaire. Sous un soleil de plomb, les cigales s’en donnent à cœur joie. Les cailloux glissent sous nos roues, roulent sous nos pieds. Notre visage rougi ruisselle, nos maillots sont trempés.
Pourquoi sommes nous là ?
Nous ne pouvons continuer ?
Appelons l’assistance…
Encore quelques mètres et nous y sommes …
De l’eau, de l’ombre et à manger !!!
La cafetière bout,
Elle… va exploser… !
JC s’arrête « Je ne vais pas plus loin. Il faut manger. »
A cet instant, je crois bien qu’il faut abandonner.
Assis sur une pierre cherchant l’ombre de petits chênes, nous mangeons les provisions achetées auparavant.
Le linge sèche au bord du chemin.
Un marcheur, puis deux continuent, imperturbables leur progression.
Quelque temps après, nous repartons et rejoignons nos compagnons au village près de l’église et du point d’eau.
Comme dans le désert, je suppose, nous avançons d’oasis en point d’eau. Dans ces causses les puits, les lavoirs, les mares ou les retenues artificielles, les trous d’eau revêtaient une importance insoupçonnée de nos jours où il suffit d’ouvrir un robinet pour avoir ce liquide précieux.
Notre progression s’arrête à la pompe qu’il faut amorcer, plus loin un village a aménagé un endroit avec point d’eau, toilettes et tables pour le confort des pèlerins.
LAUZERTE prochaine étape est encore loin.
Le moral est revenu, nous ne pouvions abandonner. Il fallait toute la volonté de JC et la ténacité de RB pour continuer.
Un verger sur le bord droit du chemin, pas de cueilleurs à cette heure chaude du jour,
nous succombons à la tentation du fruit défendu : pèches et nectarines, bien que tièdes, nous régalent de leur parfum et de leur goût .
Est-ce avant où après que JC a fait sa chute, la roue prise dans une ornière ?
J’aurais dû, moi aussi, être puni pour avoir volé et mangé !!!
Nous cherchons dans la campagne vallonnée et luxuriante, contraste saisissant avec le causse que nous venons de quitter, la butte sur laquelle la bastide et place forte de LAUZERTE a été construite. Rien, toujours rien. Un petit panneau au bord du chemin annonce 1152 « Nous sommes à un kilomètre » dit JC « Nous sommes à 1152 km
Heureusement que la voiture d’assistance nous rejoint. Elle nous apporte de la glace pour la cheville de JC gonflée depuis la chute et une paire de chaussures pour remplacer celles perdues sur le chemin.
Au restaurant sur la place des arcades de la bastide, un menu de fête et surtout la surprise d’un gâteau illuminé viennent marquer l’anniversaire de JC en charmante compagnie.
Ce matin, 21 juillet, la cheville est douloureuse.
Je fais une immobilisation de celle-ci
Nous prenons la direction de MOISSAC à travers les vergers et les vignes du célèbre chasselas du même nom.
Toujours tentés de manger des fruits frais, nous nous arrêtons dans une ferme.
Le propriétaire charge un fourgon pour le marché de BRIVE LA GAILLARDE
Il nous donne (plus qu’il nous vend) plus de fruits que nous pourrons en manger ;
Avec la lucidité qui caractérise les hommes de terrain, il analyse la situation de l’agriculture d’aujourd’hui. Il a trouvé un compromis qui lui permet de bien vivre semble t-il, de son exploitation.
Premier point, commercialiser sa production auprès de grossistes ;
Deuxième point, adapter sa production à la demande.
Un peu plus loin prés d’une autre ferme, un stand de vente avec boissons (eau, café cocktail sans alcool) gâteaux aux noix, pruneaux etc. en libre service avec le prix affiché.
Oui , sans vendeur !
Ici, sur le chemin,
il n’y a pas de voleurs.
C’est une des journées les plus chaudes. Nous prenons notre pique-nique non loin de la cathédrale et de son cloître. La visite guidée nous fait découvrir la signification des chapiteaux.
C’est aussi pour nous un havre de fraîcheur avant de repartir le long du canal latéral à la Garonne.
En sortant de l’édifice, une chaleur accablante nous étouffe et nous oppresse. Las, nous nous laissons tomber sur les fauteuils à la terrasse d’un café, sur le parvis de l’église.
JC s’absente quelques instants, puis revient et dit sur un ton très révérencieux :
« Frère ROBERT que prenez vous ? ».
Je lui réponds sur le même ton : « comme vous Frère JEAN CLAUDE ».
Nous rejoignons enfin le canal que nous avons décidé de suivre jusqu’à TONNEINS. Le chemin, ancien chemin de halage, longe celui-ci pendant une dizaine de kilomètres. Puis il s’éloigne vers le sud en direction d’AUVILLAR.
Un peu avant VALENCE D’AGEN, nous nous arrêtons pour un brin de causette avec de jeunes marcheurs. L’un des deux nous raconte son itinéraire.
Parti seul du sud de la Bretagne
En kayac par la mer en longeant les côtes, évidemment !
Jusqu’ou ?
A LA ROCHELLE
La ROCHELLE
CAHORS jusqu’ici puis ST JACQUES de COMPOSTELLE.
En nu-pieds comme les premiers pèlerins, il avait accroché les chaussures de randonnée sur le sac déjà lourd par lui même.
Nous terminons cette étape sans encombre.
Heureux de ne pas avoir de difficulté pour demain
Heureux de délester nos montures.
Heureux de toucher la fin de notre aventure
Heureux d’avoir réussi ce défi.
Dernier jour, le 23 Juillet
Lever de bonne heure et de bonne humeur comme tous le matins, nous devons arriver pour le repas.
La portion herbeuse nous met en appétit pour le petit déjeuner pris à AGEN ;
Nous sommes presque chez nous. C’est l’occasion de se rappeler un raid en VTT où JC toujours lui, m’avait accompagné jusque dans le chef lieu du Lot et Garonne.
Nous roulons à vive allure et atteignons rapidement BUZET. Le revêtement nous donne des ailes. Nous sentons peut être l’écurie comme nos « chevaux » L’écluse de Saint Christophe est là …….. 6 km
La foule va être le long de la route sur les derniers kilomètres.
La fanfare va jouer des airs de fête
J’entends déjà le commentateur vociférer dans son micro.
La presse sera au rendez vous.
TONNEINS, nous voilà
la ville est décorée, pas pour nous,
quelques rares âmes dans les rues se pressent. Il est 13 heures.
Nous traversons la ville, une autre musique résonne dans nos têtes.
C’était dur, c’était bien, c’était beau …nous l’avons fait.
Merci fidèle compagnon
A deux tout a été plus facile
Nous avions la même vision
Dans les moments difficiles.
Merci à mon courageux vététiste
Les réparations il connaissait
Mais nous finissons chez le cycliste
Tant la mécanique souffrait
Merci à mon généreux copain
De savourer les belles montées,
Et déguster chaque jour notre pain
De chaleur, de sueur cet été.
Merci à l’ami
Car avec lui
Une bonne amitié
Une dose de volonté
Nous l’avons fait Jean Claude
Robert.