Mardi 18,
La stratégie de l’étape est décidée : deux étapes et demie de marche suivies d’une nuit en gîte. Encore un départ difficile, nous poussons, soulevons la machine, zigzaguons entre les rochers pour arriver à la chapelle de la sainte Agenaise : Ste FOY.
Nous avons sur CONQUES une vue splendide. Nous écrivons sur le livre d’or, quelques lignes en souvenir et en prière pour notre ami commun.
A toi cette pensée ami blessé
Qui volontiers aurait pédalé
Heureux en notre compagnie
Sur les chemins de St JACQUES
LIVIGNAC LE HAUT s’est endormi. Heureusement la boulangerie est encore ouverte. Les volets des maisons sont clos pour se protéger de la chaleur de midi. Au pied de l’église, je mijote à JC un bolino que nous dégustons avec plaisir. Nous allons avancer jusqu’au prochain village pour une sieste à l’ombre et près d’un robinet. L’église pourrait être un lieu frais, source d’inspirations pour votre serviteur.
« Tu te souviens, JC du jeune anglais équipé dernier cri que nous avons rencontré à l’entrée du camping de Figeac ? Nous aurions discuté au restaurant, volontiers avec lui, mais il connaissait peu de français et nous pas assez d’anglais. »
«Te souviens- tu du couple de Canadiens, vélos pliants dans les bagages pour du tourisme en vélo entre Lot et Dordogne un mois dans notre beau Sud Ouest puis PARIS. »
« Souviens toi, de ce jeune et grand Hollandais que tu as rassuré chez le cycliste peu aimable.
Il était heureux de nous montrer, cartes à l’appui, son itinéraire.
ANVERS – CHARTRES en voiture CHARTRES - LOURDES aller/retour en vélo de route bien sûr ». Les conseils de JC nous ont valu un au revoir chaleureux.
Les rencontres de cyclistes hors GR 65 nous ont permis, s’il en était encore besoin, de dire que le tourisme en vélo, était une réalité.
au bord de la fontaine asséchée, économie d’eau oblige. Tout roulait à merveille.
L’orage, que nous évitions depuis plusieurs jours, nous rattrape en cette fin d’après midi. A quelques centaines de mètres du village, nous sommes obligés de nous arrêter (tellement la pluie est forte et pour essayer de garder le plus d’affaires sèches ). Contre un de ces murets de pierres qui bordent tous les champs et chemins du Causses, nous nous blottissons, la cape tendue au dessus de nos têtes en abri de fortune ; recroquevillés comme Hansel et Gretel. Nous espérons une accalmie pour rejoindre le village de VARAIRE
L’eau ruisselle dans notre dos ; nos pieds commencent à être humides.
« Que faisons nous là, perdus dans la garrigue de chênes rabougris à attendre la fin d’un orage , trempés sans savoir si le gîte pourra nous héberger, alors qu’un lit confortable nous attend au bord de la Garonne
L’orage se calme nous finissons d’arriver au village : quelques maisons, une église, un gîte et une cabine téléphonique. (Le téléphone portable de JC avait pris l’eau au début de notre randonnée). La pluie a cessé et les villageois sont sur le pas de la porte pour commenter l’évènement. L’une nous propose une menthe à l’eau maison.
RECETTE : Faire macérer dans la quantité d’eau de son choix quelques feuilles de
Menthe. Servir frais.
Cette dame nous raconte quelques anecdotes du chemin qui passe devant sa porte. « J’ai vu passer, dit elle, quelques vélos comme vous, des marcheurs bien sûr, trois handicapés avec des accompagnateurs, parfois des gens avec un âne, une fois même, un chameau.
Son voisin nous propose de nous transporter jusqu’à LABURGADE tant il doit avoir pitié de ces pauvres mendiants ou « traîne chemin ». Nous refusons et décidons de relever le défi d’arriver au gîte pour le service du dîner. Grand plateau, petit pignon dans les descentes, l’inverse dans les montées, nous prenons des relais. Les quinze kilomètres sont parcourus à vive allure malgré la fatigue et le crachin qui n’a pas cessé de tomber.
Dans le village avec son enfilade de puits, nous cherchons l’indication du gîte.
Trois kilomètres après, l’aubergiste sert une soupe fumante à la tablée de marcheurs qui dévorent le délicieux potage pendant notre douche. C’est le luxe ce soir : pas de tente à monter, un bon lit, de quoi faire sécher nos affaires et un bon repas !
Nous sommes une quinzaine à apprécier le cassoulet maison, on pourrait en douter, car il est au menu de tous les jours de la semaine et six mois de l’année.
Le livre d’or peut en témoigner.