Nous sommes le 20 juillet, jour anniversaire de Jean Claude
Les derniers partis sont vite rejoints par nos destriers baptisés par JC « intrépide » et « téméraire ».
Les cavaliers calment le jeu. Très vite, les organismes soufflent et suent ; les machines souffrent et fument. L’homme seul est rejoint avant la belle descente caillouteuse avec CAHORS en toile de fond.
Un arrêt chez le cycliste s’impose avec le changement, par JC, du second dérailleur, mais pas une seule crevaison.
Surprenant ? Non !!!
Car nos engins ont été mis à rude épreuve.
Après quelques courses et un faux départ sur le GR 32, nous avons rendez vous avec le GR 65 au pont Valentré. Un escalier effraie nos compères. Ils contournent la difficulté par le sud.
La montée vers LABASTIDE MURAT devient un vrai calvaire. Sous un soleil de plomb, les cigales s’en donnent à cœur joie. Les cailloux glissent sous nos roues, roulent sous nos pieds. Notre visage rougi ruisselle, nos maillots sont trempés.
Pourquoi sommes nous là ?
Nous ne pouvons continuer ?
Appelons l’assistance…
Encore quelques mètres et nous y sommes …
De l’eau, de l’ombre et à manger !!!
La cafetière bout,
Elle… va exploser… !
JC s’arrête « Je ne vais pas plus loin. Il faut manger. »
A cet instant, je crois bien qu’il faut abandonner.
Assis sur une pierre cherchant l’ombre de petits chênes, nous mangeons les provisions achetées auparavant.
Le linge sèche au bord du chemin.
Un marcheur, puis deux continuent, imperturbables leur progression.
Quelque temps après, nous repartons et rejoignons nos compagnons au village près de l’église et du point d’eau.
Comme dans le désert, je suppose, nous avançons d’oasis en point d’eau. Dans ces causses les puits, les lavoirs, les mares ou les retenues artificielles, les trous d’eau revêtaient une importance insoupçonnée de nos jours où il suffit d’ouvrir un robinet pour avoir ce liquide précieux.
Notre progression s’arrête à la pompe qu’il faut amorcer, plus loin un village a aménagé un endroit avec point d’eau, toilettes et tables pour le confort des pèlerins.
LAUZERTE prochaine étape est encore loin.
Le moral est revenu, nous ne pouvions abandonner. Il fallait toute la volonté de JC et la ténacité de RB pour continuer.
Un verger sur le bord droit du chemin, pas de cueilleurs à cette heure chaude du jour,
nous succombons à la tentation du fruit défendu : pèches et nectarines, bien que tièdes, nous régalent de leur parfum et de leur goût .
Est-ce avant où après que JC a fait sa chute, la roue prise dans une ornière ?
J’aurais dû, moi aussi, être puni pour avoir volé et mangé !!!
Nous cherchons dans la campagne vallonnée et luxuriante, contraste saisissant avec le causse que nous venons de quitter, la butte sur laquelle la bastide et place forte de LAUZERTE a été construite. Rien, toujours rien. Un petit panneau au bord du chemin annonce 1152 « Nous sommes à un kilomètre » dit JC « Nous sommes à 1152 km
Heureusement que la voiture d’assistance nous rejoint. Elle nous apporte de la glace pour la cheville de JC gonflée depuis la chute et une paire de chaussures pour remplacer celles perdues sur le chemin.
Au restaurant sur la place des arcades de la bastide, un menu de fête et surtout la surprise d’un gâteau illuminé viennent marquer l’anniversaire de JC en charmante compagnie.